« Ce projet consiste seulement à réviser la Constitution en vue de préserver la stabilité de la vie de la Nation pendant la période électorale ». C’est là, selon le président de la République Hery Rajaonarimampianina lors de sa rencontre avec les journalistes à Iavoloha, que réside l’intérêt de la modification de certaines des dispositions de la Constitution actuelle. Ce qui signifie à s’y méprendre qu’il s’agit de le maintenir en place afin qu’il garantisse la stabilité de l’Etat durant les élections. En étant en même temps juge et partie. Car nul n’ignore que l’actuel président de la République sera candidat pour les élections présidentielles de 2018, outre le fait qu’il est déjà parti en précampagne. Selon les explications du chef de l’Etat, deux modifications seront opérées à savoir celle des articles ayant trait aux élections notamment en ce qui concerne la démission exigée du président de la République si celui-ci se porte candidat. Mais également en ce qui concerne les dispositions de l’article 143 de la Constitution sur les Collectivités territoriales décentralisées (CTD). Le camp présidentiel semble réellement vouloir maintenir Hery Rajaonarimampianina à son siège durant les élections. Aussi, des débats devraient être organisés selon ce dernier afin de s’enquérir des aspirations de chacun face à ce projet de révision constitutionnelle. Reste à savoir qui va débattre et quand. Quoi qu’en définitive, le projet devra passer par l’approbation de la population entière via un référendum. On s’interroge donc sur ce que craint le régime actuel, qui semble envisager des troubles durant les élections dans le cas où Hery Rajaonarimampianina démissionne. Or, dans le cas contraire, il y aurait une réelle inégalité entre les candidats et le président de la République qui reste en exercice et peut donc jouir pleinement des prérogatives de puissance publique rattachées à sa fonction.
CTD
En ce qui concerne les Collectivités territoriales décentralisées (CTD), Hery Rajaonarimampianina a souligné qu’il faudrait instituer les fokontany en tant que CTD et désormais procéder à des élections pour déterminer les chefs fokontany, si auparavant, ceux-ci étaient nommés. Nomination qui, selon le chef de l’Etat est source de mécontentement pour certains qui arguent que ces nominations se font en fonction de l’appartenance ou non au parti présidentiel. L’élection de chef fokontany serait anticonstitutionnelle vu que la Constitution de la IVème République ne prévoit pas les fokontany. Or, faut-il rappeler que l’article 143 en question en son alinéa 2 dispose que « La création et la délimitation des Collectivités Territoriales Décentralisées doivent répondre à des critères d’homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle. ». Se pose alors la question de savoir si les fokontany répondent à ces critères d’homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle. Dans le cas des fokontany dans la Capitale, non seulement ils regroupent des individus de différentes cultures mais il n’existe point d’homogénéité économique. Quid du social. Aux termes de la Constitution, rien ne justifierait donc non plus la modification de l’article 143 dans le sens de l’institution des fokontany en CTD.